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love of reading, into the path of instruction. I consented with pleasure that a portion of the morning hours should be consecrated to a plan of modern history and geography, and to the critical perusal of the French and Latin classics; and at each step I felt myself invigorated by the habits of application and method. His prudence repressed and dissembled some youthful sallies; and as soon as I was confirmed in the habits of industry and temperance, he gave the reins into my own hands. His favourable report of my behaviour and progress gradually obtained some latitude of action

appercevroit qu'on pense juste sur bien de sujets: il s'accoutumeroit à être contredit quelquefois, et à céder aussi dans l'occasion, il examineroit avec plus de soin et avec moins de préoccupation les principes qu'il adopte, et les voyant souvent condamnés par des personnes qu'il voit qui ont du goût pour la verité, il ne les regarderoit pas comme infaillibles, et convaincu qu'on ne le hait pas à cause de ses sentiments, il écouteroit ce qu'on lui diroit avec plus de confiance. Tout ce que je viens de dire est une suite des remarques que j'ai fait sur son caractère, et sur ce que vous m'avez fait l'honneur de m'en dire dans votre lettre. Je me suis apperçu qu'il étoit attaché au parti du Prétendant: il s'en est déclaré assez ouvertement dans la suite. combattu ses idées sans faire semblant que c'étoit les siennes, et sans marquer aucune intention de lui faire de la peine: il a répliqué plusieurs fois, mais à la fin j'ai tellement renversé tous ses raisonnemens qu'il n'en parle plus, et qu'il s'exprime sur le sujet du roi d'une manière bien différente de ce qu'il faisoit autrefois. Je n'assurerai pas cependant qu'il ait entièrement changé d'idees, parcequ'il parle peu, et que je n'ai pas voulu faire connoître que j'avois dessein de l'emporter sur lui.

Monsieur,

J'ai

Votre très humble et obéissant Serviteur,
PAVILLIARD, PASTEUR.

and

and expense; and he wished to alleviate the hardships of my lodging and entertainment. The principles of philosophy were associated with the examples of taste; and by a singular chance, the book, as well as the man, which contributed the most effectually to my education, has a stronger claim on my gratitude than on my admiration. Mr. De Crousaz, the adversary of Bayle and Pope, is not distinguished by lively fancy or profound reflection; and even in his own country, at the end of a few years, his name and writings are almost obliterated. But his philosophy had been formed in the school of Locke, his divinity in that of Limborch and Le Clerc ; in a long and laborious life, several generations of pupils were taught to think, and even to write; his lessons rescued the academy of Lausanne from Calvinistic prejudice ; and he had the rare merit of diffusing a more liberal spirit among the clergy and people of the Pays de Vaud. His system of logic, which in the last editions has swelled to six tedious and prolix volumes, may be praised as a clear and methodical abridgment of the art of reasoning, from our simple ideas to the most complex operations of the human understanding. This system I studied, and meditated, and abstracted, till I obtained the free command of an universal instrument, which I soon presumed to exercise on my catholic opinions. Pavilliard was not unmindful that his first task, his most important duty, was to reclaim me from the errors of popery. The intermixture of sects has rendered the Swiss clergy acute and learned on the topics of controversy; and I have some of his letters

VOL. I.

G

letters in which he celebrates the dexterity of his attack, and my gradual concessions, after a firm and well-managed defence.* I was willing, and I am now willing, to allow him a handsome share of the honour of my conversion: yet I must observe, that it was principally effected by my private reflections; and I still remember my solitary transport at the discovery of a philosophical argument against the doctrine of transubstantiation: that the text of scripture, which seems to inculcate the real presence, is attested only by a single senseour sight; while the real presence itself is disproved by three of our senses-the sight, the touch, and the taste. The various articles of the Romish creed disappeared like a dream; and after a full conviction, on Christmas-day 1754, I received the sacrament in the church of Lausanne. It was here that I suspended my religious inquiries, acquiescing with implicit belief in the tenets and mysteries, which are adopted by the general consent of catholics and protestants.†

Such,

M. Pavilliard has described to me the astonishment with which he gazed on Mr. Gibbon standing before him: a thin little figure, with a large head, disputing and urging, with the greatest ability, all the best arguments that had ever been used in favour popery. Mr. Gibbon many years ago became very fat and corpulent, but he had uncommonly small bones, and was very slightly made.

of

S.

Letter from Mr. PAVILLIARD to EDWARD GIBBON, Esq.
Juin 26, 1754.

Monsieur,

J'espère que vous pardonnerez mon long silence en faveur des nouvelles que j'ai à vous apprendre. Si j'ai tant tardé, ce n'a

été

Such, from my arrival at Lausanne, during the first eighteen or twenty months (July 1753-March 1755,)

été ni par oubli, ni par négligence, mais je croyois de semaine en semaine pouvoir vous annoncer que Monsieur votre fils avoit entièrement renoncé aux fausses idées qu'il avoit embrassées; mais il a fallu disputer le terrein pied à pied, et je n'ai pas trouvé en lui un homme léger, et qui passe rapidement d'un sentiment à un autre. Souvent après avoir détruit toutes ses idées sur un article, de manière qu'il n'avoit rien à répliquer, ce qu'il avouoit sans détour, il me disoit qu'il ne croioit pas qu'il n'y eût rien à me répondre. Là-dessus je n'ai pas jugé qu'il fallût le pousser à bout, et extorquer de lui un aveu que son cœur desavoueroit; je lui donnois alors du tems pour réfléchir; tous mes livres étoient à sa disposition; je revenois à la charge quand il m'avouoit qu'il avoit étudié la matière aussi bien qu'il l'avoit pu, et enfin j'établissois une verité.

Je me persuadois que, quand j'aurois détruit les principales erreurs de l'église Romaine, je n'aurois qu'à faire voir que les autres sont des conséquences des premières, et qu'elles ne peuvent subsister quand les fondamentales sont renversées; mais, comme je l'ai dit, je me suis trompé, il a fallu traiter chaque article dans son entier. Par la grace de Dieu, je n'ai pas perdu mon tems, et aujourdhui, si même il conserve quelques restes de ses pernicieuses erreurs, j'ose dire qu'il n'est plus membre de l'église Romaine; voici donc où nous en sommes.

J'ai renversé l'infaillibilité de l'église ; j'ai prouvé que jamais St. Pierre n'a été chef des apôtres; que quand il l'auroit été, le pape n'est point son successeur; qu'il est douteux que St. Pierre ait jamais été à Rome, mais supposé qu'il y ait été, il n'a pas été évêque de cette ville: que la transubstantiation est une invention humaine, et peu ancienne dans l'église; que l'adoration de l'Euchariste et le retranchement de la coupe sont contraires à la parole de Dieu : qu'il y a des saints, mais que nous ne savons pas qui ils sont, et par conséquent qu'on ne peut pas les prier; que le respect et le culte qu'on rend aux reliques est condamnable; qu'il n'y a point de purgatoire, et que la doctrine des indulgences

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1755), were my useful studies, the foundation of all my future improvements. But every man who

rises

est fausse que le Carême et les jeunes du Vendredi et du Samedi sont ridicules aujourdhui, et de la manière que l'église Romaine les prescrit: que les imputations que l'église de Rome nous fait de varier dans notre doctrine, et d'avoir pour réformateurs des personnes dont la conduite et les mœurs ont été un scandale, sont entièrement fausses.

Vous comprenez bien, Monsieur, que ces articles sont d'une longue discussion, qu'il a fallu du tems à Monsieur votre fils pour méditer mes raisons, et pour y chercher des réponses. Je lui ai demandé plusieurs fois si mes preuves et mes raisons lui paroissoient convainquantes; il m'a toujours assuré qu'oui, de façon que j'ose assurer aussi, comme je le lui ai dit à lui même il y a peu de tems, qu'il n'étoit plus catholique Romain. Je me flatte qu'après avoir obtenu la victoire sur ces articles, je l'aura sur le reste avec le secours de Dieu. Tellement que je compte vous marquer dans peu que cette ouvrage est fini; je dois vous dire encore que, quoique j'ai trouvé M' votre fils très ferme dans ses idées, je l'ai trouvé raisonnable, qu'il s'est rendu à la lumière, et qu'il n'est pas, ce qu'on appelle, chicaneur. Par rapport à l'article du jeune le Vendredi et Samedi, long tems après que je vous eus écrit qu'il n'avoit jamais marqué qu'il voulût l'observer, environ le commencement du mois de Mars je m'apperçus un Vendredi qu'il ne mangeoit point de viande; je lui parlai en particulier pour en savoir la raison, craignant que ce ne fut par indisposition; il me répondit qu'il l'avoit fait à dessein, et qu'il avoit cru être obligé de se conformer à la pratique d'une église dont il étoit membre: nous parlâmes quelque tems sur ce sujet ; il m'assura qu'il n'envisageoit cela que comme une pratique bonne à la vérité, et qu'il devoit suivre, quoiqu'il ne la crût pas sainte en elle même, ni d'institution divine. Je ne crus pas devoir insister pour lors, ni le forcer à agir contre ses lumières: j'ai traité cet article qui est certainement un des moins importans, des moins fondés ; et cependant il m'a fallu un tems considérable pour le détromper, et pour lui faire comprendre qu'il avoit tort

de

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