Par intervalle, la voix d'un oiseau sort des buissons, puis tout se tait. Un murmure semble flotter sur la colline; mais c'est une illusion, car les étoiles versent en silence leurs pleurs d'amour qui pénètrent jusqu'au sein de la nature et lui portent l'essence de ses brillantes couleurs. LXXXVIII. « O vous, étoiles! qui êtes la poésie des cieux, si dans vos rayons brillans nous cherchons à lire le sort des hommes et des empires; si dans nos desirs de grandeur, nos destinées dépassent leurs limites mortelles et réclament alliance avec vous, il faut nous pardonner; car vous êtes si belles et si mystérieuses, et, malgré la At intervals, some bird from out the brakes, LXXXVIII. Ye stars! which are the poetry of heaven! Our destinies o'erleap their mortal state, distance, vous créez en nous tant d'amour et de respect, que nous vous avons prises pour symbole du destin, de la gloire, de la puissance, de la vie. » LXXXIX. Les cieux et la terre sont muets..... Ils ne dorment pas, mais ils respirent à peine, comme nous quand nos sensations sont trop vives; ils sont silencieux, comme lorsque des pensées trop profondes nous absorbent. La terre et les cieux sont tranquilles. Depuis le nombreux cortége des étoiles, jusqu'au lac assoupi et aux montagnes qui bordent le rivage, tout est concentré en une vie intense. Pas un rayon, pas un souffle d'air, pas une feuille, qui n'ait sa part de l'existence, et le sentiment du Dieu qui crée et protège toutes choses ». A beauty and a mystery, and create In us such love and reverence from afar, That fortune, fame, power, life, have named themselves a star. LXXXIX. All heaven and earth are still-though not in sleep, And silent, as we stand in thoughts too deep : XCII. « Les cieux sont changés! et quel changement! ô nuit, orage, ténèbres, vous êtes de sublimes merveilles, et vous ravissez dans votre force comme la lumière qui jaillit des yeux noirs d'une femme! au loin, le long des rocs retentissans, le tonnerre animé bondit de cime en cime. Ce n'est plus un seul nuage qui recèle la foudre, chaque montagne a trouvé une voix, et le Jura à travers son manteau de brouillard, répond aux joyeuses Alpes qui l'appellent à grands cris! (*) XCIII. « Et il est nuit :.... glorieuse nuit! tu ne fus point envoyée pour le sommeil. Laisse-moi partager tes sau XCII. The sky is changed!-and such a change! Oh night, XCIII. And this is in the night :- Most glorious night! (*) Voyez les notes. vages et terribles délices; que je m'unisse à la tempête et à toi! Tout-à-coup le lac enflammé brille comme une mer phosphorique, et les larges gouttes de pluie tombent en dansant sur la terre. Tout est rentré dans l'ombre......... Mais les hautes collines ont tressailli de nouveau; elles font entendre des accens de joie comme si elles fêtaient la naissance d'un tremblement de terre. >>> Lord Byron peint les objets visibles avec le même bonheur d'expression que les sentimens les plus intimes et les plus difficiles à saisir. Jamais génie ne fut plus inventif pour prêter des mots à ce qui semble défier les paroles. Ces vers sont des révélations continuelles de ce qu'on a senti sans pouvoir l'exprimer. La langue anglaise, déjà si riche, ne lui suffit pas. Il l'agrandit encore. Souvent afin de donner plus de concision à sa pensée, il réunit deux mots et en fait une image. C'est ainsi que pour rendre les éclats du tonnerre au milieu des montagnes, il dit : « The glee Of the loud hills shakes with its moutain-mirth. » A sharer in thy fierce and far delight,- Il est impossible de traduire littéralement cette phrase, et cependant rien ne donne mieux l'idée de cette espèce de sympathie poétique qui existe entre les montagnes et le ciel. Qui n'a vu aussi la pluie d'orage descendre en gouttes larges et pressées qui bondissent sur la terre comme animées de joie? Et qu'on se garde bien de confondre ces expressions qui rendent si juste le sentiment du poète avec ces mots boursoufflés qui coûtent tant de peine et de travail à leurs auteurs et qui ne peignent rien. Lord Byron ne cherche pas; ses émotions sont si fortes et si vraies qu'elles se font jour, et trouvent un langage. Il en est pourtant que lui-même ne peut exprimer. XCVII. « Si je pouvais, dit-il, donner un corps à ce qu'il y a en moi de plus intime, si je pouvais en décharger mon sein, si je pouvais prêter une voix à mes pensées et enfermer en un seul mot, mon âme, mon cœur, mon esprit, mes passions, mes sentimens, dans leur force ou dans leur faiblesse; tout ce que j'aurais voulu XCVII. Could I embody and unbosom now That which is most within me, could I wreak |