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le texte de ce manuscrit. Il considère l'Arcerianus comme la source directe ou indirecte de tous les autres mss. Beaucoup de variantes de C sont en outre rectifiées. Ce traité n'est pas, suivant l'opinion du nouvel éditeur et de son frère (v. Hermes, XI, 164, ou Revue des Revues, 1, 20, 1) l'œuvre d'Hygin, contemporain de Trajan, mais d'un inconnu postérieur à l'époque de Caracalla. E. C.

Incerti auctoris de Constantino magno ejusque matre Helena libellus. E codicibus primus edidit Eduardus HEYDENREICH, Lips. 1879 (Bibliotheca Teubneriana), VII et 30 p. in-8°. — Prix : 0 fr. 85.

Opuscule inédit que M. Heydenreich a jugé important pour l'histoire de la jeunesse de Constantin, malgré les fables nombreuses qui y sont racontées. Il est publié d'après le manuscrit J 46 de la bibliothèque publique de Dresde, écrit au xiv s., et le manuscrit moins bon, Cl. VIII. Frb. 141', de la bibliothèque du gymnase Albert de Friberg (Saxe), du xv° siècle.

·

E. C.

De Placidi glossis in libri glossarum codice Bernensi obviis disputatio (publié à l'occasion de l'anniversaire de la fondation de l'Université), par Hermann HAGEN. Berne, Fischer, 16 p. in-4o.

Le manuscrit no 16 de Berne contient un liber glossarum' dans lequel les compilateurs ont introduit beaucoup de gloses de Placide sans en indiquer toujours la source, ils ont dù même employer plusieurs exemplaires de Placide, car la même glose se trouve répétée deux et trois fois avec quelques variantes. En face des gloses particulières à Placide (que l'on reconnaît comme telles au moyen des mss. spéciaux de ce glossateur), les compilateurs du ms. de Berne ont écrit à la marge, soit de glossis, soit Placidi, soit aucune annotation; ils auront confondu probablement un manuscrit avec un autre et les copistes suivants auront, comme toujours, aggravé les Additions et rectifications à la collation de Deverling (ed. Placidi, E. C.

erreurs.

1875).

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Mélanges de Philologie, par L. QUICHERAT. Paris, Hachette, 1879, 11 et 368 pages in-8°. - Prix: 6 fr.

nouvelle.

:

Recueil de trente dissertations sur différents points de grammaire et de métrique 1. De l'accent tonique à la fin du vers hexamètre et dans notre vers alexandrin. - 2. Sur la quantité de U final. 3. Sur la quantité des finales latines en M. 4. Sens unique du mot juventus, à propos d'un passage de Salluste. - 5. Du vers parémiaque. — 6. La strophe d'Horace en vers ioniques mineurs [III, 12, Miserarum est, etc.] divisée d'une manière 7. De la critique des textes latins, à propos d'un passage de Perse. 8. Rectification du passage de Perse (Prol. 14. Lire nectar, et non melos). - 9. Sur la restitution d'une inscription tumulaire en vers iambiques (Mommsen, Inscr. regni Neap. n. 1137. Lire, au vs. 13 : « Cum sit paratus portus e jactatibus »). - 10. Origine du vers décasyllade (comparé aux hendécasyllabes des Latins). - 11. Grammaire; souvenirs du dictionnaire français-latin (Manières de rendre le gallicisme voir'. Deux mots du vocabulaire nautique, Bolis, catapirates'. Manières variées de rendre le gallicisme, on "). 12. Sur l'ancien verbe prohibere. Usage et abus. -13. Sur le prologue du Querolus. - 14. Interprétation d'un passage d'Horace. Sens de tollere' (Sat. 1, 4, 11). — 15. Etymologie du mot delicatus. -16. Interprétation d'un passage d'Horace. Sens de lecto, scripto' (Sat. 1, 6, 122. Théorie des verbes fréquentatifs. 17. Une inscription du musée Campana (en vers iambiques).—18. Article sur la thèse de M. Gaston Paris :

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Etude sur le rôle de l'accent latin dans la langue française. 19. Une ancienne chanson picarde.-20. Un passage d'Afranius (ap. Non. Marc. p. 2) expliqué et corrigé. 21. Quatre passages d'Ennius réunis. — 22. Sur le prétendu fragment du poète Turnus. - 23. Horace a-t-il fait une faute de quantité (Art. poet. 65; du mot 'palus")? 24. Examen d'un passage de Virgile (sens archaïque du mot 'eques', Georg. ш, 116). — 25. Rectification de textes latins: 1o Un mot de la basse latinité (obsequela) remplacé dans cinq textes classiques; 2° Un barbarisme (impuno) prêté à Lucilius; 3o Sur les génitifs en ii ou i de la seconde déclinaison. - 25. Un vers de Caecilius traduit par La Fontaine. 27. Deux proverbes anciens mal compris Teneo lupum auribus, et, Habent sua fata libelli). — 28. Rectification d'un vers d'Horace rejetée à tort (Od. 111, 14, 12, inominatis). - 29. Encore une faute de quantité dans Horace (Od. 11, 20, 13. Défense de la correction 'Jam Daedaleo cautior Icaro', proposée par l'auteur dans son édition d'Horace, en 1828). — 30. Trois passages de la première églogue de Virgile (vs. 82, Castaneæ molles; vs. 72, sens de 'aristas'; vs. 75, distinction de 'perduco', et 'produco', confondus à tort). La plupart de ces articles avaient paru, entre 1826 et 1877, dans des Revues spéciales comme la Revue de Philologie, d'histoire et de littérature anciennes (1re série), la Revue de l'Instruction publique, la Revue Archéologique, etc., mais ils sont presque tous accompagnés d'un Post-Scriptum qui complète et résume la doctrine de l'auteur sur chaque question. E. C.

Quaestiones syntacticae de participiorum usu Tacitino Velleiano Sallustiano scr. Franciscus HELM. Lips., Teubner, 1879, 139 p. in-8°. —Prix : 4 fr. Ouvrage dans lequel est étudié l'emploi des différents participes chez Tacite et chez les prosateurs dont la syntaxe offre, suivant l'auteur, le plus de rapports avec celle de Tacite, Salluste et Velleius Paterculus. Divisé en cinq chapitres 1. De significatione participiorum; 2. De participiorum natura nominali; 3. De participiorum usu attributivo; 4. De participiorum usu praedicativo; 5. De participiorum natura verbali, ou en 21 paragraphes dans lesquels sont passées en revue toutes les constructions possibles des participes. Appendix critica. Examen de certains passages de Tacite (Ann. II, 8; III, 66; III, 55; XIII, 26) et de Velleius (II, 109). E. C.

G. W. GOSSRAU, Lateinische Sprachlehre, 2o édition, Quedlinburg, Basse, 1880. Prix : 9 fr. 35.

Cette seconde édition se distingue de la première (publiée en 1869) par différentes modifications de détail (667 pages au lieu de 648), par une plus grande correction typographique, enfin par l'addition d'un index alphabétique très détaillé (74 pages), qui rend l'usage du livre beaucoup plus commode. Parmi les diverses grammaires latines publiées en Allemagne, celle de M. Gossrau se recommande d'une façon toute particulière par le grand nombre de faits qui y sont rassemblés, par la manière vraiment scientifique dont y est traitée la morphologie aussi bien que la syntaxe, par le grand nombre d'idées et de réflexions personnelles qu'on y rencontre. Malgré quelques erreurs de détail et certaines théories contestables, on peut dire que ce livre se distingue par un esprit critique, un sens grammatical, une justesse de vue qui manquent trop souvent de nos jours aux collectionneurs de faits grammaticaux. O. R.

Paris. Typ. PAUL SCHMIDT, rue Perronet, 5.

Le Gérant: C. KLINCKSIECK.

On sait que dans la tradition grammaticale des Latins, les formes en te, re, mini de l'impératif étaient attribuées au présent, et les formes en to, nto, tote, tor, ntor, du même mode, au futur, et voici comment on en distinguait les accéptions. Diomède (330 P. 339, 13 K.) : « Futurum tempus differt a ceteris futuris, quia non ut confestim fiat imperamus, sed in futurum fieri, ut perpetuum fiat, quasi facito, legito, id est semper fac, semper lege. Jure ergo diceretur quasi futuri. Quem sermonem nonnulli censuerunt mandativum potius quam imperativum dici, quoniam præsenti tempore imperare solemus ut fiat, in futurum vero magis mandare. Consentius (2061 P. 374, 34 K.): « Plerique futuri tantum temporis volunt imperativum esse. Nam qui dicit fac ante imperat quam id fiat; sed hic tamen qui dicit fac properat, ut ait Celsus, ille etiam morari sinit qui dicit facito. Itaque ut præteriti temporis triplex forma est, sic in hoc futuri duplicem dicunt1».

Au XVIe siècle, cette distinction a été contestée. Ainsi Sanctius, en particulier (Minerva, 1, 13), ne l'admet pas : « vulgo putant, ama, praesentis esse, et amato futuri remotissimi; quasi vero possimus, nisi de futuro imperare. » Vossius (de analogia 3, 14) fait remarquer que « usus docet promiscue usurpari ». Mais Périzonius, dans ses remarques sur Sanctius (I, 13, 8), approuve les grammairiens « qui priorem formam, ama, ad præsens futurum seu statim faciendum, posteriorem, amato, ad remotius et postea futurum referunt ». La même opinion a été soutenue par Krarup dans une dissertation sur l'impératif futur2; et indépendamment de lui, par M. L. Quicherat. Elle a été adoptée par les gram

1. Il ne semble pas qu'on soit autorisé à conclure de ce passage que beaucoup de grammairiens ne reconnaissaient pas la distinction entre l'impératif présent et l'impératif futur (Neue, Lateinische Formenlehre II, 400). Consentius dit que la plupart des grammairiens n'admettent pas d'impératif présent, et qu'ils reconnaissent deux futurs, entre lesquels ils font la distinction que d'autres faisaient entre l'impératif présent et l'impératif futur. Quant au texte de Priscien (VIII, § 40, 806 P., 406, 15-20 K.), Neue me paraît l'interpréter exactement : Priscien dit que l'impératif peut se rapporter tantôt au présent, tantôt à l'avenir; il ne mentionne que la forme qu'on appelait impératif présent, et ne parle pas de l'autre. Je soupçonne que Priscien suit de près ici quelque auteur grec.

2. De usu imperativi apud Latinos. Hafniae 1825 (réimprimé dans Friedemann et Seebode, Miscellanea maximam partem critica II, 4, 728-737).

3. Lettre à M. J.-L. Burnouf sur l'impératif latin, Paris, 1841 (brochure qui n'a pas été mise dans le commerce). Voir aussi dans le Journal général de Instruction publique (2 juin 1841) une Correspondance de M. J. N. (Naudet), et la réplique de M. Louis Quicherat dans le même journal (12 juin 1841).

REVUE DE PHILOLOGIE : Avril 1880.

IV. 8

mairiens modernes. Récemment, dans son excellent travail1, Neue a fait l'historique de la question, et réuni un très grand nombre de passages où les formes en to, nto, tor, ntor se rapportent évidemment à un temps éloigné du moment où l'on parle. Mais il oppose à ces textes un certain nombre d'autres qui, à son avis, peuvent faire naître des doutes sur la légitimité de cette distinction entre les deux formes. Ce sont ces textes que je me propose de discuter, en les classant suivant les analogies auxquelles il me semble possible de les rapporter.

1. En quelques-uns des textes cités, on voit que l'impératif se rapporte à l'avenir, si l'on complète la citation. « Lege vel tabellas redde. - Imo enim perlegam advortito animum. Non adest. At tu cita ». Plaute Pseud. I, 1, 30.

<< In eo uterque pro Ilio potabimus. Uter ibi melior bellator erit inventus cantharo, tua est legio; adiudicato cum utro hanc noctem sies ». Pl. Men. I, 3, 6.

<< Dic me uxorem orare ut exoret illam... nuntiabo. Et tu orato. at blande orato. » Pl. Casin. III,

5, 62.

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et ego orabo

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« Quod tibi miscuerit, sapias, bibat ipse iubeto, tu puerum leviter posce, quod ipsa voles ». Ov. Am. I, 4, 29.

« Arguet, arguito, quicquid probat illa, probato... Riserit, adride, si flebit, flere memento ». Ov. Ars am. II, 199.

« Hoc ponam interim. Adservatote haec soltis... » Pl. Men. II, 2, 75. En ce dernier texte, le rapport à l'avenir est moins évident que dans les autres.

Il est indiqué par la suite des idées dans le passage suivant: << Eccere autem Quem convenire maxime cupiebam, egreditur intus. - Paratum iam esse dicito.... Jubeto habere animum bonum, dic me illam amare multum... quae dixi ut nuntiares, Satin' ea tenes?» Plaute, Persa II, 5, 1.

2o En bon nombre de passages, l'impératif futur est employé après un impératif présent, pour désigner une action postérieure à la première.

« Eme die cæca hercle olivam, id vendito oculata die ». Plaute, Pseud. I, 3, 67.

« Accipe hoc, atque auferto intro. » Pl. Truc. V, 23.

« Propera, abi intro, tu esto lectisterniator, tu argentum eluito, idem exstruito. » Pl. Pseud. I, 2, 28.

1. Lateinische Formenlehre (Berlin, 1875) II, 400 et suiv.

« Abi, argento parci nolo. Opsonato ampliter. » Pl. Casin. II, 8, 65.

<< Malum metuo. I tu modo, perspicito prius quid intus agatur. » Pl. Cas. III, 6, 25.

« Cape has tabellas. Tute hinc narrato tibi quæ me miseria et cura contabefacit. » Pl. Pseud. I, 1, 18.

95.

<< Secreto hoc audi, tecum habeto. » Cic. Fam. VII, 25, 2.

« Tu ne cede malis, sed contra audentior ito. » Virg. Æn. VI,

Peut-être faut-il rapporter à cette analogie le texte suivant de Cicéron (Tuscul. I, 29, 70): « Sed fac igneam (esse vim mentis), fac spirabilem nihil ad id de quo agimus. Illud modo videto, ut deum noris, etsi eius ignores et locum et faciem, sic animum tibi tuum notum esse oportere, etiam si ignores et locum et formam ».

3o En quelques autres passages, où le sens n'indique pas de succession, le premier impératif est au présent et le second au futur, sans doute par analogie avec l'emploi de ces formes dans les cas de succession réelle.

« Noli dicere istum idem fecisse quod Sacerdotem... dicito potius.» Cic. Verr., III, 93, 216.

<< Illa omnia ante oculos vestros proponite... tum etiam illud cogitatote... Postremo illud fixum in animis vestris tenetote vos in hac causa non de maleficio L. Corneli sed de beneficio Cn. Pompei iudicaturos. » Cic. Balb. 28, 64-65.

« Si quem es nactus, qui in tuam familiaritatem penitus intrarit, qui nobis ante fuerit ignotus, huic quantum credendum sit, vide... si quem forte tui cognosti amantiorem quam temporis, hunc vero ad tuum numerum libenter ascribito. » Cic. Ad Q. Fratrem I, 1, 5, 15.

« Tu si uno in loco es futurus, crebras a nobis litteras exspecta, ast pluris etiam ipse mittito. » Cic. Att. I, 16, 17.

4o En d'autres passages, particulièrement dans une correspondance, il semble que l'écrivain ait pensé à un avenir éloigné, sans le dire précisément dans une proposition subordonnée ou coordonnée avec l'impératif futur.

<< His ego tuis scriptis me consolor, ut nihil a me adhuc delictum putem. Tu modo auctoritatem tuam defendito: adversus me nihil opus est, sed consciis egeo aliis. Ego si nihil peccavi, reliqua tuebor. Ad ea tu te hortare et me omnino tua cogitatione adiuva.» Cic. Att. IX, 10, 10. Il semble que dans ce passage Cicéron ait pensé à ce qu'Atticus aura à faire plus tard, quand il lui dit « auctoritatem tuam defendito », et qu'il ait employé l'impératif pré

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