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< Id tenetote quod initio dixi. » Cic. de rep. II, 33, 57.

« Quapropter ita me de praeturae criminibus auditote, ut ex utroque genere, et iuris dicendi et sartorum tectorum exigendorum, ea postuletis, quae maxime digna sint eo reo, cui parvum ac mediocre objici nihil oporteat. Nam ut prætor factus est... sortem nactus est urbanae provinciae... » Cic. Verr. I, 40, 103.

La conclusion qui me semble résulter de cet examen, c'est que si l'impératif présent peut s'employer indifféremment d'un avenir immédiat et d'un avenir éloigné, l'impératif futur ne s'emploie d'un avenir immédiat que dans un trop petit nombre de passages pour qu'on soit autorisé à contester qu'il s'emploie proprement. d'un avenir éloigné. Les formes grammaticales ont leur synonymie comme les mots, et cette synonymie paraît soumise aux mêmes principes. Deux formes grammaticales, deux mots, peuvent être équivalents dans une portion de leur emploi, sans se substituer indifféremment l'un à l'autre dans toutes les circonstances. On ne saurait conclure de l'équivalence à l'absence de toute distinction, ni de la distinction à l'absence de toute équivalence.

CHARLES THUROT.

ESCHYLE, PROMÉTHÉE, 51.

ΚΡ. Ελεύθερος γὰρ οὔτις ἐστὶ πλὴν Διός.
ΗΦ. Ἔγνωκα τοῖσδε, κοὐδὲν ἀντειπεῖν ἔχω.

Le second vers a déplu à beaucoup de critiques, qui l'ont remanié de diverses façons. Voici une conjecture pour laquelle je me suis rencontré avec mon ami Tournier :

Ἔγνωκα· τίς δ ̓ οὔ; κοὐδὲν ἀντειπεῖν ἔχω.

« Je le sais; qui l'ignore?... » Tis 'one diffère que par une légère nuance de τίς γὰρ οὔ. Cf. 589 : Πῶς δ ̓ οὐ κλύω.

H. W.

1. Le verbe άvotyw chez Xénophon.

Hell., I, 1, 2 : ἂς ὁ Δωριεὺς φυγών πρὸς τὴν γῆν ἀνεβίβαζε τὰς αὑτοῦ τριήρεις, ὡς ἤνοιγε, περὶ τὸ Ῥοίτειον. — 1, 5, 13: οἱ ̓Αθηναῖοι ἐκ τοῦ Νοτίου καθελκύσαντες τὰς λοιπὰς τριήρεις ἀνήχθησαν, ὡς ἕκαστος ήνοιξεν. — Ι, 6, 21 : ὡς ἕκαστοι ἤνοιγον, τάς τε ἀγκύρας ἀποκόπτοντες καὶ ἐγει ρόμενοι· ἐβοήθουν τεταραγμένοι, τυχόντες ἐν τῇ γῇ ἀριστοποιούμενοι· εἰσβάντες δὲ ἐδίωκον, è édíwxov, etc.

Dans ma thèse sur les Helléniques, p. 54-55, j'ai proposé de lire dans ces trois passages ἥνυτε, ἥνυσεν, ἥνυτον, correction qui m'avait été suggérée par M. Condos lorsque j'étais à l'École d'Athènes. Il ne sera peut-être pas inutile de revenir ici en quelques mots sur cette question, car je vois que M. Schenkl, qui a bien voulu parler de ma thèse en termes fort bienveillants dans le Jahresbericht de Bursian de cette année2, ne mentionne même pas la conjecture de M. Condos, et continue à considérer avoiyev comme une expression elliptique, avec laquelle il veut qu'on supplée ὁδόν οι πλοῦν.

Remarquons d'abord que M. Schenkl a tort de comparer les trois passages de Xénophon avec des passages tels que Eschyle, Choéphores, 877, ou Sophocle, Ajax, 344, où on lit l'impératif volatE ou άvolyete (« ouvrez ! ») employé sans régime. L'omission de θύραν ou de πύλας en pareil cas est toute naturelle ; chez Xenophon l'ellipse de óv ou de λov serait d'autant plus singulière que l'expression complète que cette ellipse supposerait, άvolyet thy öòóv, άvolɣe:v tòv пhoŭv, ne paraît guère se rencontrer, au moins dans le sens que veut M. Schenkl3. Les trois passages des Helléniques sont donc tout à fait isolés: or ces trois passages, à bien prendre les choses, n'en forment qu'un, en ce sens que dans tous les trois c'est la même locution qu'on rencontre: svo:yev, s Exαcтos ἤνοιξεν, ὡς ἕκαστοι ἤνοιγον; de plus, dans tous les trois, le verbe ἀνοίγω se présente sous la forme barbare ἤνοιγον ou ἤνοιξα, qui me semble inadmissible chez un auteur attique'.

Mais admettons que Xénophon ait pu employer cette forme il

1. 'Eye póuevo est sans doute une altération de texte; cf. ma thèse sur les Helléniques, p. 55. - M. A. Croiset a proposé de lire ἐπειγόμενοι. 2. Siebenter Jahrgang (1879), Xenophon, p. 8 et suiv.

3. Chez Pindare, Pyth., V, 81-82 (éd. Mommsen), vavol boxi; 'Aλòç ẞx0ɛîxv xéλεuov avoiyov est dit de quelqu'un qui a ouvert une route nouvelle (v. le scholiaste). 4. Cf. L. Dindorf, préface de l'éd. des Helléniques de la collection Teubner, p. xx.

me paraît difficile d'arriver, avec le verbe άvotyw, à un sens satisfaisant. En grec moderne, avotyw signifie dans certaines expressions << gagner le large» (tà ávaxta), et il ne serait pas impossible, après tout, que ce sens eût déjà existé à l'époque de Xénophon. C'est l'explication généralement admise pour nos trois passages, et l'explication de M. Schenkl1 en diffère en somme assez peu. Mais le sens ainsi obtenu, peu satisfaisant, à mon avis, pour les deux premiers passages de Xénophon, est tout à fait impossible pour le troisième. Je ne trouve pas non plus qu'il y ait aucune vraisemblance à expliquer, dans ce dernier passage, volyet par « viam sibi aperire (in terra)2 » ni par « voir à découvert un bateau qui a gagné le large3» je ne peux pas admettre que άvelyev puisse avoir ce dernier sens*, pas plus que je ne comprends comment ce verbe pourrait désigner, comme le veut M. Blass, les préparatifs de départ ou de combat que font les marins 5.

Il me semble que toutes ces difficultés disparaissent, si on lit s Tov. Cette expression, qui manque, je crois, dans les dictionnaires, se rencontre chez le rhéteur Aelius Aristide (éd. Dindorf, t. Ι, p. 536) : ἐπιβὰς τοῦ ὀχήματος ἤλαυνον, ὡς ἥνυτον; elle me parait signifier mot à mot : « comme je pouvais en venir à bout », c'est-à-dire « aussi bien que je pouvais, de mon mieux », et ce sens conviendrait fort bien, si je ne me trompe, aux trois passages de Xénophon. Rien n'était, du reste, plus facile que la confusion devuto avec voyov, et il peut avoir suffi que cette confusion se soit produite, par une erreur de copiste, dans l'un des trois passages en question, pour que dans les deux autres le verbe volyw ait été introduit par la main d'un correcteur, à une époque où ce verbe avait peut-être déjà dans la langue byzantine le sens de « gagner le large » qu'il a dans la langue grecque d'aujourd'hui.

2. A propos de Décélie.

Xénophon, Helléniques, I, 1, 35 : “Ayıs dè éx tñjs Aexeλelas idwv πλοῖα πολλὰ σίτου εἰς Πειραιᾶ καταθέοντα, etc.

M. Büchsenschütz (dans son édition des Helléniques, chez Teub

1. M. Schenkl traduit : « die Fahrt sich öffnen, Fahrwasser finden » (= trouver des eaux navigables).

2. Breitenbach, dans son édition publiée chez Teubner, avec notes en latin.

3. Madvig, Adversaria critica, I, p. 337.

4. L'emploi de aperire chez Virgile, Eneïde, III, 205-6 (Quarto terra die primum se attollere tandem Visa, aperire procul montes) et 275 (formidatus nautis aperitur Apollo), est tout à fait différent.

5. V. Neue Jahrbücher für Philologie, 1878, 7' livr. cet article que par la Revue des Revues de 1879, p. 116, 26. 6. L'orthographe attique est ávútw, v. le Thesaurus.

Je ne connais du reste

ner, avec notes en allemand, 4a éd., 1876, Anhang, p. 199) assure que ce que Xénophon raconte là n'est pas possible, vu la position de Décélie, et M. Schenkl, dans le Jahresbericht de Bursian de cette année', remarque qu'entre Axehetas et idov un mot tel que λ0v a peut-être été passé.

J'ai été à Décélie, et je trouve que le texte de Xénophon se comprend parfaitement. Le fort élevé par les Lacédémoniens se trouvait sans doute sur la colline de Παλαιόκαστρον *, près de la résidence royale actuelle de Tatoï; or, depuis cette colline, on voit très bien, sinon le Pirée, du moins la mer qui est au-delà; Agis pouvait donc apercevoir les bateaux qui, venant du Pont-Euxin, se dirigeaient sur le Pirée (εἰς Πειραιᾶ καταθέοντα).

O. RIEMANN.

B

SIDOINE APOLLINAIRE, Carm. 2, 366-367.

Quid veteres narrare fugas, quid damna priorum?
Agrigentini recolit dispendia campi.

L'Italie personnifiée expose au dieu Tibre ses griefs contre Genséric« Qu'est-il besoin de rappeler ces fuites et ces désastres de l'ancien temps? Le barbare peut repasser dans son esprit les malheurs de la plaine d'Agrigente. » Il y a ici une faute de prosodie évidente. C'est en vain que G. Baptista Pius corrigeait Arganthonini, conjecture qui remédierait à la mesure, mais blâmée par Wouweren, Savaron et Sirmond comme contraire à l'histoire. Il semble en outre qu'il manque une transition. Je rétablirais :

En Agrigentini recolit dispendia campi.

Les manuscrits portant, en deux mots, agri gentini, on conçoit comment un réviseur aura pu effacer En. Sidoine emploie de même En après une interrogation, Carm., 5, 532.

E. CHATELAIN.

1. Siebenter Jahrgang (1879), Xenophon, p. 11.

2. Voy. le mémoire de M. Vassos, Тoñoypxçıxaì nλnpopopíaɩ nepì Aɛxɛλɛíaç, Athènes, 1874 (extrait de l'Avacov, t. III, fasc. 2). M. Vassos a démontré que le fort lacedémonien n'avait guère pu être là où on le place généralement, c'est-à-dire sur le mont Katsimidhi (sic, et non Katsomyti, comme écrit Bursian, Geographie von Griechenland). Du reste, cela importe peu pour la question qui nous occupe, car du mont Katsimidhi la vue est encore plus étendue que de Palaeokastro, et l'on aperçoit même un peu le port du Pirée.

DE LA ΜΕΛΑΝΙΠΠΗ ΔΕΣΜΩΤΙΣ D' EURIPIDE.

Les lecteurs de cette Revue connaissent déjà, d'une manière générale, le morceau inédit d'Euripide que M. F. Blass a découvert sur un feuillet de parchemin provenant d'Égypte : j'en ai indiqué le sujet dans le dernier cahier de cette Revue, p. 8-9. Depuis, M. Blass en a publié le texte dans le dernier numéro du Rhein. Museum für Philologie, p. 290 et suiv. Comme j'ai contribué pour ma part à la restitution de ce morceau, il me sera permis de le publier ici à mon tour.

Un messager raconte à la reine Théano le mauvais succès de l'attentat dont elle avait confié l'exécution à ses frères. Pendant une chasse, ils devaient attaquer, par trahison, deux jeunes héros, Bœotos et Æolos, qui jusqu'ici avaient passé, à tort, pour fils de Théano et du roi Métapont, et dans lesquels on reconnaîtra plus tard les enfants de Neptune et de Mélanippe. Les frères de Théano se sont mis en embuscade avec leur suite, et le fragment commence au moment où l'un des deux jeunes gens a failli être atteint par un trait qu'une main cachée avait lancé contre lui.

Le feuillet ayant été déchiré obliquement, la fin des vers se trouve plus ou moins mutilée au recto, le commencement des vers au verso. Il s'agissait de trouver des compléments probables et, en deux endroits, de corriger la partie conservée du texte. Après l'avoir examiné de nouveau, voici comment je propose de le constituer :

Recto.

« Τίς ἦν ὁ [τυφλὸν τόδε βέλος] μεθεὶς ἐμοί ; »
Ὡς δ ̓ οὐκ ἐφαινόμεσθα, σίγα δ ̓ εἴχομεν,
πρόσω πρὸς οἶμον πάλιν ὑποστρέψας πόδα
χωρεῖ δρομαίαν, θῆρ ̓ ἑλεῖν πρόθυμος ὤν·
5 βοᾷ δέ . Κάν τῷδ ̓ ἐξεφαινόμεσθα δὴ
ὀρθοσταδόν, λόγχαις ἐπείγοντες φόν[ον.
Τὼ δ ̓ εἰσιδόντε δίπτυχον θείοιν κάρ[α
ἥσθησαν, εἶπόν θ'· « Εἶα, συλλάβεσθ ̓ ἄγρα[ς·
καιρὸν γὰρ ἥκετ' »· οὐδ ̓ ὑπώπτευον [δόλον,
10 φίλων προσώπων εἰσορῶντες ἔ[μματα.

Οἱ δ ̓ εἰς τὸν αὐτὸν πίτυλον ἤπειγ[ον δορός,
πέτροι τ' ἐχώρουν χερμάδες θ ̓ ἡ[μῶν πάρα

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