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BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

Ce bulletin a avant tout pour but de faire connaître à nos lecteurs, aussi tôt que possible, les publications nouvelles qui paraissent dans le domaine de la philologie classique. En général nous ne pouvons qu'annoncer; le temps nous manque pour apprécier. Nous insérons pourtant les comptes-rendus dont les auteurs ont eu le temps d'examiner et par conséquent de juger. Une simple annonce sans appréciation n'implique donc pas une opinion défavorable sur l'ouvrage qui en est l'objet.

PHILOLOGIE GRECQUE.

De Stephano Alexandrino Hermanni USENERI commentatio. Bonn, Marcus. 1880, in-4o, 58 p.

Dans cette publication, fort intéressante pour l'histoire de la philosophie et des sciences, M. Usener traite d'Étienne d'Alexandrie, à qui Héraclius confia la chaire impériale de philosophie à Constantinople. Il a édité à la suite de cette dissertation deux opuscules inédits, l'un faussement attribué à Etienne, l'autre d'Etienne lui-même.

Le premier est intitulé : Στεφάνου φιλοσόφου ̓Αλεξανδρέως ἀποτελεσματικὴ πραγματεία πρὸς Τιμόθεον τὸν αὐτοῦ μαθητήν, πρόφασιν μὲν ἔχουσα τὴν νεοφανῆ καὶ ἄθεον νομοθεσίαν τοῦ Μωάμεθ, πολλὰ δὲ καὶ ἄλλα τῶν μελλόντων προαγορεύουσα.

Le second est intitulé: Στεφάνου μεγάλου φιλοσόφου καὶ ̓Αλεξανδρέως διασάφησις ἐξ οἰκείων ὑποδειγμάτων τῆς τῶν προχείρων κανόνων ἐφόδου τοῦ Θέωνος.

Aristophanis Thesmophoriazusae, annotatione critica, commentario exegetico et scholiis graecis instruxit Fredericus H. M. BLAYDES, aedis Christi in universitati Oxoniensi quondam alumnus, Halis Saxonum, 1880. 272 p. in-8°. Prix: 6 fr. 75.

M. Blaydes donne les variantes des mss. de Munich n. 492, du célèbre ms. de Ravenne dont il a vérifié les leçons et du ms. Urbin du Vatican; puis de 26 éditions. Les scholies sont publiées d'après une vingtaine de manuscrits. Le commentaire, critique et exégétique, occupe plus de 140 pages. C'est le premier vol. de l'édition d'Arist. entreprise par M. B.

Studien zu Sophocles von Otto HENSE, Leipz. (Teubner), 1880. 322 p. in-8°. - Prix: 10 fr. 75.

Contient : 1o 259 pages d'observations critiques sur le texte des Trachiniennes, 2o Une étude de 28 p. sur la valeur de cette pièce et sur l'époque de sa représentation, 3° Biographie de Sophocle; Procès d'Iophon. Index

développé des questions de grammaire, de métrique ou d'histoire traitées dans le vol. (Incidemment, l'auteur traite d'une trentaine de passages des autres pièces de Soph.).

Theognidis reliquiae. Ed. Jacobus SITZLER, Heidelberga (Winter), 1880. 172 p. in-8°. Prix: 6 fr. 60.

Dans les Prolegomena (54 p.) M. S. traite de l'origine de la collection des vers de Théognis, des principes qui permettent de distinguer les vers authentiques de Th., enfin de toutes les questions relatives à Th. et à ses écrits. - Notice sur 17 mss. dont le meilleur est le Mutinensis ou Paris. Suppl. gr. n. 388, du x° siècle. Le texte, accompagné d'un riche Apparatus, est imprimé en caractères différents, suivant que l'auteur y reconnaît la main de Th., ou des vers supposés, ou des interpolations évidentes.

Theognidis elegiae, secundis curis recogn. Christoph. ZIEGLER. Tubingae (Laupp), 1880. 79 p. in-8°. — Prix : 3 fr. 25.

L'auteur a établi le texte de Th. d'après le Mutinensis, le Vatic. 915, du XIII s., le Venetus 522 qui est une copie du précédent, et huit autres mss. moins importants. Il déclare en outre avoir mis à profit tous les travaux publiés sur Th. depuis sa 1re édition.

De codicibus mss. græcis Pii II in bibliotheca Alexandrino-Vaticana schedas excussit L. DUCHESNE. Paris, Thorin, 1880. In-8°, 34 p. 1 fr. 50.

Prix :

Description de 54 mss. grecs dont il n'existait aucun catalogue, même au Vatican. On remarque, entre autres, à l'Index, Appien, Archimède, Hérodote, Homère, Xénophon. La table qui est à la fin du volume indique avec soin les noms des anciens possesseurs, des copistes et l'âge des manuscrits de cette collection.

PHILOLOGIE LATINE.

Emendationes et adnotationes ad Titum Livium auctore Al. HARANT. Paris, Belin, 1880. In-8°, 310 p.

M. Harant propose, sur tout ce qui nous reste de Tite-Live, des corrections et des interprétations dignes de remarque et fruit d'une longue et consciencieuse étude du texte.

T. Maccii Plauti comoediae. Rec. et enarr. J. L. USSING. Vol. 3, pars 2, Epidicum, Mostellariam, Menaechmos continens. Hauniae, 1880. 448 p. in-8°. · Prix: 16 fr.

M. U. publiera plus tard la 1ro partie du vol. 3, afin de profiter pour la Cistellaria des var. recueillies dans l'Ambr. par Studemund. Il donne ici les var. du Palat. 1615 et de l'Ambr. pour l'Epid.; des mêmes mss. et de l'Heidelbergensis pour la Most. et les Mén. Le commentaire de M. U. sur ces 3 pièces occupe plus de 200 pages.

T. Macci Plauti Captivi, herausg. v. Edward A. SONNENSCHEIN, mit einem kritischen apparate, und zahlreischen, noch nicht veröffentlichten

Emendationen von Richard Bentley zum ganzen Plautus, wie sich in dessen handexemplaren des Pareus und Camerarius vorfinden. Leipz. (Weigel) et London (Sonnenschein, 1880. 93 p. in-8°. - Prix : 5 fr. 50.

Texte établi d'après les deux plus importants mss., le Vetus de Rome (B) et le ms. du Brit. Mus. (J), dont l'éditeur publie une page en fac-simile (l'écriture est du x1° siècle). Excursus sur le ms. J. L'éditeur prouve, d'accord avec Ritschl et contre Wagner, que J a la même valeur que B.

Richard Bentley's emendationen zum Plautus... ausgezogen und zum ersten Male herausg. v. L. A. Paul SCHROEDER (en 3 livr. parues : la 1ro à Londres, le 5 janv.; la 2o à Birmingham, le 18 jr.; la 3° à Heilbronn, le 24 jr. 1880). 60 p. in-8°.

Reproduit trés exactement les corrections faites par Bentley sur les marges d'une édition de Pareus (1623) et d'une autre de Camerarius (1558) conservées au British Museum (cotes 682. b. 10 et 682. c. 11).

Sex. Propertii elegiarum libri IV. Recensuit Æmilius BAEHRENS. Lips. Teubner, 1880. LII et 198 p. in-8°. Prix 7 fr. 50.

L'éditeur a consulté de nouveaux mss. Il établit dans les Prolégomènes que les mss. préférés de Lachmann, le Neapolitanus (nunc Guelferbyt. Gudian. 224) et le Groninganus, n'ont aucune valeur. Ceux qui doivent servir à établir le texte sont le Vossianus lat. n. 38 (A); le Laurentianus 36, 49 provenant de Coluccio (F); l'Ottoboniano-Vaticanus 1514 (V), le codex urbis Neerlandicae Daventriae (D). M. Baehrens pense que le manuscrit de Properce trouvé au quatorzième siècle a été copié deux fois, A et F seraient des reproductions de la première copie, V et D de la seconde. Examen des travaux récents qui ont contribué à améliorer le texte de Properce. Exposé des raisons qui ont conduit l'éditeur à rétablir la division des élégies en quatre livres, injustement abandonnée par Lachmann.

Epilegomena zu Horaz, von Otto KELLER (Zweiter Theil), Leipz. Teubner, 1880. In-8° de 300 pages. Prix 10 fr. 75.

Contient un commentaire critique très développé sur le 4 livre des Odes, les Epodes et les Satires (Voy. plus haut, p. 108).

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Hermanni SAUPPII Quaestiones Lucretianae (Index scholarum... per semestre aestivum 1880). Gottingae, in-4° de 14 p. Prix 1 fr. 75. Recherches sur la date de la naissance de Lucrèce; l'auteur la place l'an 660 de Rome. Lucrèce a-t-il employé des particules proclitiques au 6° pied de l'hexamètre? L'auteur conclut négativement, et propose de lire (I, 557) : « Quapropter longa dies in Infinita aetate ante acti temporis omnis ». Transposition dans un ordre nouveau des vers 38-150 du premier livre de Lucrèce.

Grammatici latini, rec. H. KEIL, vol. VII, fasc. 2. Lips. (Teubner) gr. in-8° de 362 pages. - Prix: 15 fr.

Ce volume qui termine la collectton des Grammairiens latins entreprise depuis 1867 par M. Keil, comprend : « Audacis de Scauri et Palladii libris excerpta per interrogationem et responsionem » publiés surtout d'après les mss. Bernensis 336 et Monac. 6434, tous deux du 1x° siècle. « Dosithei ars grammatica » d'après le ms. Sangallensis 902 du xe siècle et le Monac. 601 du même siècle, mais incomplet. « Arusiani Messii exempla elocutionum ex Vergilio, Sallustio, Terentio, Cicerone digesta per litteras » d'a

près le ms. de Naples iv A 11 copié à la fin du xv° siècle sur un vieux ms. de Bobbio perdu depuis. Lindemann avait publié ce traité en 1830, d'après un Gudianus (de Wolfenbuttel) et A. Mai en 1815 et 1823 en avait donné des extraits sous le nom de Fronton au moyen d'un ms. de Milan et de 4 mss. du Vatican. Le ms. de Naples, provenant de Parrhasius, est le seul important. -« [Cornelii Frontonis] de differentiis liber» d'après le ms. de Naples iv A 8, où ce traité se lit sans titre après le 5o livre de Charisius. L'édition de Parrhasius (1509) a été faite d'après ce ms. ou une copie. On n'a pas d'autre source pour établir le texte, si ce n'est Beda qui, dans son Orthographe, cite parfois cet ouvrage; Keil a pour cela tiré profit du ms. de Montpellier n. 306, du 1x° siècle. Fragmentum Parisinum de notis. Le Paris. 7530, du VIII° s. a conservé (fo 28 et 29) l'explication des vingt et une notes employées par les anciens grammairiens dans les éditions des auteurs, par ex. l'obèle, l'astérique, la coronis. - Fragmenta Bobiensia. Reproduction de l'Ars grammatica de Sergius publiée par Endlicher, d'après le Vindobonensis n. 16. Index du vol. VII; puis un précieux « Index scriptorum qui in septem voluminibus grammaticorum latinorum citati sunt» par Frid. Boettner et une Table des auteurs publiés dans les 7 volumes.

Henrici KEILII et Gustavi IUERGENSII Observationes in Caesium Bassum et Atilium Fortunatianum (Index scholarum in Univers. Halensi... per aestat. 1880). Halae, 1880. x et 16 p. in-4°.

Importance du manuscrit de Naples iv A 11, qui rectifie certaines leçons des manuscrits du Vatican employés par Keil dans le tome VI des Grammairiens latins. Description de ce manuscrit par Iuergens.

MÉLANGES.

Festschrift für Ludwig URLICHS, zur feier seines fünfundzwanzigjährigen wirkens an der universität Würzburg dargebracht von seinen Schülern. Würzburg (Stahel), 1880, 229 p. in-8°.

Recueil de 10 dissertations dont 6 sur l'antiquité: WECKLEIN, Ueber den Kresphontes des Euripides (p. 1-24). C. HARTUNG, Der Protagonist in Sophocles' Antigone (p. 25-45). — A. PATIN, Quellenstudien zu Heraclit. Pseudohippokratische Schriften (p. 46-82). Gerhardus ZILLGENZ, De praedicamentorum quae ab Aristotele auctore categoriae nominabantur fonte atque origine (p. 83-105). — K. K. MÜLLER, Ein griechisches Fragment über Kriegswesen (p. 106-138. Tiré du Laurentianus graec. 55, 4, du xo ou x1° siècle). — I. C. Schmitt, De codice Sangermanensi qui continet L. Junii Moderati Columellae de re rustica libros x (p. 139-162). C'est le meilleur ms. de Columelle, écrit au IX° siècle dans le monastère de Corbie, qui passa ensuite à S. Germain-des-Près, devint, on ne sait comment, la propriété de P. Dubrowsky et forme aujourd'hui le ms. n. 207 de la Bibl. imp. de S. Pétersbourg. M. Schmitt en a fait une collation pour l'édition qu'il prépare; il en donne un spécimen et relève beaucoup d'inexactitudes dans les variantes de ce ms., publiées par Gesner et Schneider.

Paris. Typ. PAUL SCHMIDT, rue Perronet, 5.

Le Gérant C. KLINCKSIECK.

Je voudrais revenir sur une question que j'ai discutée dans cette Revue (p. 10-13) sans la trancher définitivement. Les deux morceaux tragiques anonymes, que j'ai publiés d'après Un papyrus inédit de la bibliothèque de M. Ambroise Firmin-Didot, doivent-ils être réunis en un seul?

Dans les quinze premiers vers, Europe raconte son enlèvement. par Zeus, et parle des trois fils qu'elle donna à son époux divin. Après la mention de Minos il y a une lacune, ensuite nous voyons le nom de Rhadamanthe. Sarpédon, qu'Hésiode avait désigné comme fils, et, à ce qu'il semble, comme deuxième fils de Zeus et d'Europe était-il nommé dans la lacune, entre Minos et Rhadamanthe, ou seulement à la suite de ce dernier? Il n'est pas sans importance de connaitre l'ordre dans lequel se suivaient ces trois noms propres, non-seulement pour résoudre la question qui nous occupe, mais aussi pour se faire une idée du sujet de la tragédie dont ce morceau est tiré.

Dans la fable d'Europe, il n'y a qu'un seul événement dramatique, c'est son enlèvement. Or, cet enlèvement est rappelé dans notre morceau comme un fait ancien, appartenant à un passé déjà lointain. Donc, la tragédie a dù rouler sur le sort d'un des trois fils d'Europe. Celle ci a dù parler d'abord brièvement des deux autres, pour s'arrêter sur celui qui l'intéressait en ce moment, qui se trouvait exposé à un grand danger. Il faut écarter Minos, qui est mentionné en premier lieu. Rhadamanthe est désigné comme 0. S'il était possible d'entendre cette épithète, avec Cobet, dans le sens de « survivant », les aventures de Rhadamanthe auraient pu fournir le sujet de la tragédie; mais comme cette épithète a partout le sens d'« immortel », il faut croire que le poète se conformait à la tradition homérique que l'on voit aussi dans Pindare, et d'après laquelle Rhadamanthe avait été transporté vivant dans les Iles Fortunées. Il faut donc écarter Rhadamanthe comme Minos; ils se trouvaient l'un et l'autre soustraits aux coups de la fortune : l'un jouissait de l'immortalité, l'autre était mort depuis longtemps (nous le verrons plus loin), et le fait de sa mort était sans doute mentionné dans la lacune. Reste donc le seul Sarpédon. Europe a dù trembler pour les jours de Sarpédon, et c'est lui dont le nom a dù figurer en troisième et dernier lieu dans notre

1. Voy. les scholies d'Homère, II. XII, 292; Apollodore, III, 1, 1, 5. 2. Voy. Homère, Od. IV, 563; Pindare, Ol. II, 75.

REVUE DE PHILOLOGIE : Juillet 1880.

IV. 10

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