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>> selon Polémon, dans son premier livre de la Citadelle » d'Athènes ; mais qu'apparemment ce Grammairien igno>> roit qu'on ne trouve point de noms ainsi formés et com» posés de noms propres d'hommes, au lieu qu'on en trouve » de composés de noms propres de villes et de nations; par >> exemple, dans Aristophanes, in Pace, Nažırpyns závlapos, » où Nağırpyn's signifie fait en Naxe, et Miλnoi8pyns fait à » Milet, &c. Voyez aussi Suidas au mot auxispyes, Har»pocration, &c. ». BELLANGER.

(131) §. LXXVII. Les Cabaliens-Méoniens. Ces peuples paroissent les mêmes que les Cabaliens du liv. 111, §. xc. Les habitans de Cabalis, ville située près de Cibyra, au sud de Méandre, s'appeloient Kacaλess, selon Hécatée, cité par le Géographe Etienne au mot Kacanis, et suivant Strabon, qui nomme (a) le pays Caballis, et les habitans (b) Caballéens, Kacanλes. Hérodote les appelle Cabéléens, parce que, suivant l'usage des Ioniens, l'alpha se change

en éta.

Les Cibyriates, qui occupoient autrefois la Cabalie, descendoient des (c) Lydiens, qui étoient eux-mêmes Méoniens. C'est par cette raison que notre Auteur appelle les Cabaléens Méoniens. Cependant comme il paroît, par le passage ci-dessus de Strabon, que c'étoient les Cibyriates, ou plutôt Cibyrates, qui descendoient des Lydiens, et non les Cabaléens, je croirois qu'Hérodote a voulu parler de trois peuples différens, les Cabaléens, les Méoniens et les Lasoniens, Quoique les Lydiens eussent autrefois porté le nom de Méoniens, la Méonie n'en avoit pas moins été distinguée anciennement de la Lydie. Ce qui appuie ma conjecture, c'est qu'il paroît par Alexandre Polyhistor, cité par Etienne de Byzance au mot Kabaais, que les Cabaléens

(a) Strab. lib. XIII, pag. 934, C.

(b) Id. ibid. pag. 935, A.

(c) Id. ibid. C.

étoient originaires d'Olbia. Il ne dit point, il est vrai, de quelle ville d'Olbia il veut parler; car il y en avoit neuf de ce nom. Mais comme Strabon rapporte qu'il y a des personnes qui disent que les Cabaléens (a) étoient Solymes, et qu'il y avoit chez ces derniers peuples une ville d'Olbia, on peut croire que ce peuple étoit originaire d'Olbia chez les Solymes. Cependant, comme Hérodote ajoute que ce peuple étoit armé à la Ciliciène, et qu'on sait qu'il y avoit une ville d'Olbia dans la Cilicie montagneuse, je croirois plus volontiers que le Géographe Étienne a voulu parler de cette ville. En effet, d'où lui seroit venue cette sorte d'armure, si ce n'est de sa Métropole ? Quoi qu'il en soit, il paroît constant par le passage de ce Géographe, que les Cabaléens n'étoient pas Méoniens d'origine. Je lirois donc dans Hérodote Kabyλées dé xai oi Myoves. Les Cabaléens et les Méoniens.

J'ajoute que si les Lasoniens étoient un seul et même peuple avec les Cabaléens, comme le conjecture le savant M. Valckenaer, liv. 111, §. xc, et que les Méoniens ne fussent qu'un surnom des Cabaléens, Hérodote n'auroit pu dire τουτέων πάντων ἦρχε Βάδρης. Badrès commandoit à toutes ces nations. Ce qui suppose certainement qu'il y en avoit plus de deux; trois même paroissent à peine suffire avec une pareille expression.

( 131 *) §. LXXX. Les Insulaires de la mer Erythrée. Ce sont les habitans des îles du golfe Persique. Ces îles, qui étoient en grand nombre, étoient soumises aux Perses. Elles longeoient la Carmanie et la Perse. Il y en avoit très-peu dans la mer Erythrée, et elles se trouvoient à une trop grande distance de la Perse, pour avoir jamais été conquises par les Rois de Perse.

(132) §. LXXX. Ceux qu'il exile. Les Hyrcaniens (6)

(a) Strab. lib. xi, pag. 935, A.

(b) Id. ibid. pag. 935, B.

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ont été transplantés en Lydie assez près de Sardes, Barcéens (a) dans la Bactriane, les Erétriens (b) dans la Cissie, les Pæoniens (c) en Phrygie; en un mot, je ne vois aucun peuple qui ait été transporté dans ces îles. áváжaσros ne doit donc pas s'entendre d'un peuple arraché de son pays, comme on l'a vu plus haut; mais de particuliers exilés par ordre du Prince. Ctésias en parlant de Mégabyze, se sert de cette expression: T μiv (α) θανάτε ῥύεται, ἀνάσπαστος δὲ γίνεται εις τὴν Ερυθρὰν ἕν τινι πόλει ὀνόματι Κύρται. «On lui accorda la vie, mais il >> fut relégué à Cyrtes sur la mer Rouge ».

(133) §. LXXXI1. Mégabyze, fils de Zopyre. Il est parlé de ce Mégabyze, liv. 111, S. cLx, et note 276. I étoit fils du fameux Zopyre, dont Hérodote rapporte les belles actions, S. CLII et suiv. du même livre. Il eut un fils du nom de Zopyre, sur lequel on peut consulter le §. CLX du liv. 111, et la note 276.

(134) §. LXXXIII. Ils brilloient par la multitude des ornemens en or dont ils étoient décorés. Illi (e) aureos torques, illi vestem auro distinctam habebant.

(135) §. LXXXV. Enlacés dans leurs filets. On trouve aussi iμxadaooópμevos avec un seul lambda dans les manuscrits A et D de la Bibliothèque du Roi, et avec deux dans le manuscrit B. Ce mot signifie proprement enveloppé. Pausanias (ƒ) applique aux Sauromates ce qu'Hérodote dit des Sagartiens.

(136) §. LXXXVI. Des Zèbres. vos ärpios ou "varpos est le même animal.

Plusieurs auteurs ont parlé de l'onagre; mais aucun n'en

(a) Herodot. lib. IV, §. CCIV. (b) Id. lib. vi, §. CXIX.

(c) Id. lib. v, §. XCVIII.

(d) Ctesias apud Phot. Cod. LXXII, pag. 124, lin. 12. (e) Quint. Curtius, lib. 11, cap. 1, §. xIII, pag. 75. (f) Pausan. Attic. sive lib. 1, cap. xxi.

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a fait une description plus exacte et plus détaillée que Philostorge (a) dans son Histoire Ecclésiastique : « Ce pays » (l'Orient) porte, dit-il, des ânes sauvages d'une très-haute >> stature, dont la peau est (b) étrangement variée de blanc » et de noir. Ce sont des zones ou bandes qui s'étendent de >> l'épine du dos jusqu'aux côtes et au ventre; elles se sé» parent en cet endroit, et forment entr'elles des cercles » qui s'entrelacent mutuellement, elles présentent aux » yeux un entrelacement merveilleux par sa variété ». Oppien en donne aussi une description dans son poëme sur la Chasse, liv. 111, vers 183 et suiv. En comparant ces descriptions avec celle de feu M. de Buffon, (Histoire des Anim. tom. XII, pag. 7 et suiv.) on trouvera que cet animal est le zèbre. M. Schneider l'a reconnu dans ses notes sur Oppien, page 368, et même il s'est servi des mêmes autorités que je cite, auxquelles il en joint plusieurs autres. Cela n'a pas empêché M. Belin de Ballu, dans son édition d'Oppien, page 328, d'être d'un sentiment contraire et de décider magistralement que M. Schneider avoit confondu l'onagre avec le zèbre, onagrum cum asino pulchro vulgo zebra nominato parum docte confundit Cl. Schneider. Consultez aussi ce que j'en ai dit dans ma traduction de la Retraite des Dix-Mille, tom. 1, liv. 1, page 51, note 65.

Le même M. Belin, qui a traité avec si peu d'égards M. Schneider, savant distingué, convient, dans les Remarques sur sa traduction françoise d'Oppien, page 136, que les Anciens donnent souvent au zèbre la dénomination

(a) Philostorgii Historiæ Ecclesiast. compendium, lib. 111 S. xI, pag. 494, lin. 21 et seq.

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(b) M. Schneider, qui cite ce passage, change xarà. Tò ževíčov en narà rò gavlícov, quoiqu'il ne soit fait mention dans cette description que des couleurs blanches et noires. M. de Valois a bien rendu ce passage, mirum in modum. Je crois l'avoir traduit encore un peu plus littéralement.

impropre d'âne rayé, ou d'âne sauvage. Si les Anciens ont donné au zèbre le nom d'âne sauvage, M. Schneider n'a donc pas eu tort de dire que l'onagre ou l'ovos arpies étoit le zèbre. Quant à cette dénomination, elle n'est pas impropre, comme le prétend M. Belin; les Grecs n'ayant pas dans leur langue de terme qui exprimât cet animal, ils ne pouvoient pas le faire connoître sous un nom qui le caractérisât mieux.

(137) §. LXXXVI. Des Libyens. Les Libyens ne peuvent trouver place ici. Le texte est nécessairement altéré. Je crois qu'il faut ici substituer les Ægles qu'Hérodote place dans le voisinage des Bactriens, liv. III, S. XCII. • (138) §. LXXXVI. Les..... Il y a dans le grec les Caspiens; mais comme il en est parlé un peu plus haut, il doit être ici question d'un autre peuple. Hérodote joint, §. LXVIII, les Outiens et les Myciens aux Paricaniens. De laquelle de ces deux nations les Caspiens ont-ils pris la place? C'est ce que n'ose décider M. Wesseling.

Corn. de Pauw lit ici les Ariens; mais cette conjecture déplaît avec raison à M. Wesseling. En effet, entre les Ariens et les Saces, il y a les Bactriens, les Aparytes, la Margiane et la Sogdiane. Je crois, avec M. le Major Rennel (a), qu'il s'agit ici de la Casie, qui répond au royaume de Caschgar. Voyez CASIENS dans la Table Géographique.

S.

(138) §. LXXXVII. Cet animal (le cheval) ne peut souffrir le chameau. Hérodote a rapporté, liv. 1, §. LXXX, que le cheval ne peut soutenir la vue ni l'odeur du chameau, et que Cyrus ne dut la victoire qu'il remporta sur les Lydiens, que parce qu'il opposa ses chameaux à la cavalerie Lydiène. Il y a long-temps qu'on a mis cette aversion du cheval pour le chameau au rang des fables; mais peut-être le cheval, actuellement accoutumé à la figure et à l'odeur du chameau, ne s'ef

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