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ainsi que l'a fait imprimer M. Brunck (a). La leçon roîs κείνων ρήμασι πειθόμενοι se trouve aussi dans l'Anthologie, Edition d'Ascensius, 1531, fol. 130.

L'ingénieux et savant auteur des Anciens Gouvernemens Fédératifs traduit, (b) pour avoir obéi à leurs institutions, parce que les Lacédémoniens, dit-il en note, n'avoient pas de loix écrites. Cela est vrai, et peut-être aurois-je mieux fait de réformer ma traduction d'après sa remarque. Je me flatte cependant qu'il ne trouvera pas mauvais, si je prends la liberté de lui observer que c'est précisément parce que les loix de Lycurgue n'étoient pas écrites, que Simonides les appelle juara, des loix verbales, des loix orales. Le terme prpas, qui est le mot propre pour désigner ces loix, vient de la même racine que pýμara; mais il ne pouvoit pas entrer dans son vers. L'observation de M. de Sainte-Croix ne vient probablement que parce qu'il n'a jeté les yeux que sur les éditions ordinaires de l'Anthologie. Quoi qu'il en soit, voici la version latine de ces deux inscriptions par Grotius:

SIMONIDÆ,

De iis, qui mortui sunt ad Thermopylas.

Ter Decies centum pugnarunt millibus istic
Ex Pelopis terra corpora mille quatuor.

EJUSDEM,

DE IISDEM.

Nos hic esse sitos Spartæ dic, quæsumus, hospes,
Dum facimus promto corde quod ipsa jubet.

(354) §. ccxxvIII. Simonides, fils de Léoprépès. Il y a eu plusieurs Poètes du nom de Simonides. Celui-ci a composé beaucoup d'ouvrages, dont on peut voir les titres dans

(a) Analecta Veter. Poetar. Græcor. tom. 1, pag. 131, xxx. (b) Des Anciens Gouvernemens Fédératifs, page 46 et note 1.

la Bibliothèque Grecque de Fabricius, tom. 1, pag. 565, &c. M. Brunck a recueilli dans ses Analectes, tom. 1, pag. 120,&c. · tout ce qui nous reste de vers attribués aux Simonides. Celui dont parle Hérodote, est né la troisième année de la cinquante-cinquième Olympiade, puisque Suidas assure qu'il est mort en la soixante-dix-huitième Olympiade, âgé de quatre-vingt-neuf ans. M. Reiske s'est inscrit en faux contre cette date dans son (a) Anthologie de Constantin Céphalas, et il prétend prouver par deux inscriptions du même Simonides, que ce Poète vivoit encore la troisième année de la quatre-vingt-deuxième Olympiade. La première, qui est rapportée, par (6) Diodore de Sicile et par Aristides, fait mention des victoires des Athéniens près du fleuve Eurymédon, et regarde la troisième année de la soixante-dix-septième Olympiade, comme on peut le voir dans Diodore de Sicile. Elle se trouve au tome premier des Analectes, pag. 134, n° XLVI. La seconde, qui est page 135 des Analectes, n° LI, ne contient rien qui puisse indiquer à quelle occasion elle a été faite. Ces deux inscriptions sont d'un Simonides postérieur. Ainsi, tant qu'on n'aura pas d'autres preuves, je pense qu'il faut d'autant plus s'en tenir au sentiment de Suidas, qu'il est conforme à celui des Marbres d'Oxford, Epoch. LVIII.

(355) §. ccxxx. L'armée l'ayant député. C'est la petite armée qui étoit anx Thermopyles. J'en avertis, parce que M. Reiske pensoit que c'étoit celle qui étoit à l'Isthme: mais Aristodémus étoit un des trois cents. Voyez Miscell. Lipsiens. Nova, tom. vIII, pag. 492.

(356) §. ccxxxII. Se voyant déshonoré. Il pouvoit en effet répondre à Léonidas ainsi qu'un autre Spartiate le fit à ce Prince dans la même occasion: Je t'ai (c) suivi pour combattre, et non pour porter tes messages.

(a) In Notitiâ Poetarum, pag. 260.

(b) Diodor. Sicul. lib. XI, §. LXII, tom. 1, pag. 451. (c) Plutarch. de Malignitate Herodoti, pag. 866, C.

(357) §. CCXXXIII. Fut tué par les habitans de cette ville. Cela arriva au commencement de la guerre du Péloponnèse. Les Thébains (a) firent entrer pendant la nuit un peu plus de trois cents hommes dans Platées, afin de s'en emparer. Les Platéens se rendirent d'abord, mais s'étant apperçus (b) du petit nombre de leurs ennemis, ils les attaquèrent, les tuèrent pour la plupart, et firent ensuite mourir les prisonniers, qui étoient au nombre de cent quatre-vingts, parmi lesquels se trouvoit Eurymachus.

(358) §. ccxxxv. Toute armée navale. Ce que craignoit Chilon, arriva dans la guerre du Péloponnèse. Les Athéniens (c) s'emparèrent de l'Isle de Cythères, et incommodèrent beaucoup les Lacédémoniens.

.....

(359) §. ccxxxvI. Ne vous inquiétez pas. La leçon ordinaire est γνώμην ἔχων . . . . . μὴ ἐπιλέγεσθαι. M. Wesseling a très-bien vu qu'il falloit lire yváμny exe, prenez la résolution, pensez, &c. Cette leçon se trouve dans le manuscrit D de la Bibliothèque du Roi. J'aimerois presque autant celle du manuscrit B, où on lit yvun xa. Dans ce cas, il faudra traduire, je suis d'avis que vous ne vous inquiétiez point. 'Eixiyeola signifie souvent s'inquiéter, se tourmenter l'esprit. Voyez plus haut la note 223.

(360) §. ccxxxvi. Ils ne répareront pas. M. Wesseling lisoit ἂν ἰεῦνται au lieu de ἀνιεῦνται qui ne fait aucun sens. Cette conjecture, très-heureuse, est confirmée par le manuscrit B de la Bibliothèque du Roi, où on lit vetar. L'accent grave posé sur & décide absolument que le copiste en faisoit deux mots.

(361) §. CCXXXVII. Si celui-ci le consulte. EvμcovλevoμÉVY. τε ἂν συμβουλέυσειε τὰ ἄριστα. Voici une différence bien sensible du verbe actif et du verbe moyen, différence que la plupart des Lexiques n'ont pas observée, mais qui l'a été

(a) Thucydid. lib. 11, §. 11. (b) Id. ibid. §. III, IV et v. (c) Id. lib. iv, §. LIII.

par Henri Etienne. Zubovλéva signifie donner un conseil, σvμbovλevoμa, se faire donner un conseil, et par conséquent consulter. Voyez Kuster, de Verbis Mediis.

(362 §. CCXXXVII. Qu'on s'abstienne, &c. Je lis xeotar avec M. Wesseling et deux manuscrits, l'un de la Bibliothèque Impériale à Vienne, et l'autre d'Angleterre. ПepiXeoda ne peut jamais signifier s'abstenir, et ce n'est que d'après ce seul endroit d'Hérodote qu'Henri Etienne lui a donné cette signification dans son Trésor de la Langue Grecque,

(363) §. ccxxxvIII. Et mettre son corps en croix. Les ossemens (a) de Léonidas furent rapportés des Thermopyles par (6) Pausanias quarante ans après sa mort. Son tombeau étoit près de celui de Pausanias vis-à-vis le Théâtre. Tous les ans on faisoit les Oraisons funèbres de ces Grands hommes sur leurs monumens, et l'on y célébroit des jeux où il n'y avoit que les Spartiates qui fussent reçus à disputer le prix. On voyoit aussi au même endroit une colonne sur laquelle étoient gravés les noms des guerriers qui soutinrent l'effort des Perses aux Thermopyles, et ceux de leurs pères.

M. l'Abbé Gédoyn met les Lacédémoniens au lieu des Spartiates, ce qui est une preuve qu'il a traduit sur le Latin. Au reste, c'est une faute grossière. Lacédémonien est un mot générique, qui embrasse toute la Nation, nonseulement les habitans de Sparte, mais encore ceux du territoire de cette ville. Spartiate est le terme spécifique, qui désigne en particulier les habitans de Sparte. Tous les Spartiates étoient Lacédémoniens, mais tous les Lacédémoniens n'étoient pas Spartiates, et ceux-ci avoient des priviléges dont ne jouissoient pas les autres,

(a) Pausan. Lacon. sive lib. III, cap. xiv, pag. 240.
(b) Voyez ci-dessus la note 350 au sujet de Pausanias.

FIN DES NOTES DU LIVRE SEPTIÈME.

NOTES

SUR LE HUITIÈME LIVRE D'HÉRODOTE.

(1) §. 1. Les Athéniens. Les Athéniens avoient cent LES

ES

quatre-vingts vaisseaux en tout, comme on le voit plus bas, S. XLIV. Il leur en étoit venu en effet cinquante-trois autres. Voyez §. xiv. Diodore de Sicile leur en donne (a) deux cents; mais peut-être n'a-t-il eu en vue que de faire un compte rond.

(2) S. 1. En partie par les Platéens. La traduction latine n'est pas exacte. Elle donne à entendre que les Athéniens fournirent les vaisseaux, et les Platéens les troupes qui les montoient. Les Platéens fournirent les troupes conjointement avec les Athéniens, ovverλýpsv. « Les Platéens, dit » l'Auteur (b) de l'Oraison contre Néæra, n'ayant point de » vaisseaux à eux, montèrent sur nos trirèmes, et com>> battirent avec nous à Artémisium et à Salamine ».

(3) §. 111. Avant que. Dans toutes les éditions avant celle de M. Wesseling, on lisoit à en un seul mot, ce Savant a rétabli π, d'après le manuscrit du Docteur Askew. Cette leçon est appuyée aussi des manuscrits A, B et D de la Bibliothèque du Roi.

(4) §. iv. L'arrogance de Pausanias. La fierté (c) de Pausanias, qui tâchoit par son faste d'imiter les Perses, irrita les Alliés. Mais l'équité d'Aristides ne contribua pas peu à engager les Grecs à transmettre l'autorité aux Athé

(a) Diodor. Sicul. lib. xv, §. LXXVIII, tom. II, pag. 64. (b) Demosth. pag. 740, Segm. 149.

(c) Diodor. Sicul. lib. XI, §. XLIV, pag. 438; §. xLvi, pag. 439.

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