Page images
PDF
EPUB
[ocr errors]

sa place dans ce livre, et est tout-à-fait disparate ici, et si Hérodote eût trouvé cette Historiette assez importante pour la répéter, elle auroit mieux convenu livre VI, f. xx. Quant au style, M. Valckenaer apporte de très-bonnes preuves qu'il est différent de celui de notre Historien: je ne les rapporterai pas; la plupart des lecteurs y prendroient peu d'intérêt. J'ai supprimé dans la Traduction rooi di αμφι ταύτης οικέουσι τῆς πόλιος qui est une glose de τοῖσι άμφικτίοισι. (153) §. cv. La fidélité des Eunuques, &c. Voici ce qu'en dit le Chevalier Chardin, qui avoit demeuré long-temps en Perse: «N'ayant (a) de relation qu'avec le maître qui » les a achetés, les Eunuques n'ont ni tendresse, ni pitié; » mais par cette même raison, ils ont un attachement in» comparable à leur maître, et font pour lui ce qu'on pour>> roit faire pour son meilleur ami, pour ses parens, pour » ses enfans, pour sa femme et pour sa patrie, parce que » ce maître leur tient lieu de tout cela : aussi ne crois-je pas >> qu'on doive regarder cette fidélité des Eunuques, si célé» brée dans l'Histoire, comme fort digne de louanges, mais » plutôt comme un simple effet de leur misérable condi>>tion. L'on est assurément bien mieux servi et bien moins » trompé d'eux que des autres hommes; mais en revanche >> on a aussi beaucoup de peine à les gouverner, à cause » qu'ils sont ordinairement, comme je viens de dire, mu» tins, vindicatifs et cruels ».

(154) S. cvI. Cultivés par des habitans de Chios. Les Perses avoient donné l'Atarnée aux habitans de Chios, pour les récompenser de ce qu'ils leur avoient livré Pactyas. Voyez livre 1, §. CLX.

(155) §. cvi. Ils t'ont attire par un appât trompeur. Tanyayov a été mal rendu par tradiderunt. 'Taye signifie proprement mener quelqu'un, attirer quelqu'un par un appât, comme on attire à soi une brebis en lui pré

(a) Voyages de Chardin, tom. II, pag, 159.

sentant de l'herbe. Ὁ δὲ (α) θεὸς ὑπῆγεν αυτὸν ἵνα άφι κόμενος εἰς τὰ ἁμαρτήματα......... δώη δίκην. «Le Dieu l'a eis

» attiré sous de trompeuses espérances dans le lieu où il >> avoit commis le crime, afin de l'en punir». Voyez aussi M. Hemsterhuis ad Plutum, pag. 58.

(156) S. cvI. C'est ainsi que fut puni Panionius.

Qui primus pueris genitalia membra recidit,
Vulnera quæ fecit, debuit ipse pati.

OVID. Amor. lib. 11, Eleg. 1II, vers. 3 et 4.

(157) S. CVII. Avec toute la célérité possible. On lisoit dans toutes les éditions qui ont précédé celle de M. Wesseling, ὡς ταχέως ειχε ἕκαστος. Ce Savant a corrigé ὡς τχεις

xe Exaoros, d'après le seul manuscrit de la Bibliothèque Impériale à Vienne; mais cette leçon se trouve dans les manuscrits A et B du Roi, avec cette seule différence qu'on lite dans le manuscrit B.

(158) §. cvII. De Zoster. « On dit (b) que Latone étant >> enceinte du fait de Jupiter, la jalouse Junon la poursuivit » par mer et par toute la terre: que la douleur de l'enfante>>ment l'ayant surprise dans notre pays, elle y détacha sa » ceinture: que cet endroit s'appelle par cette raison de>> puis ce temps-là Zoster (ceinture), et qu'étant ensuite >> passée dans l'île de Délos, elle accoucha de deux Dieux >> jumeaux, Diane et Apollon».

Les jeunes filles, dès qu'elles devenoient nubiles, portoient une ceinture, telle à-peu-près que celle que les jaloux en Italie sont dans l'usage de faire porter à leurs femmes. Le mari avoit seul le privilége de la détacher, et il le faisoit la première nuit de ses noces. De-là cette expression solvere Zonam. Mais les nouvelles mariées portoient

(α) Lysias ὑπὲρ Καλλίου ἱεροσυλίας ἀπολογία. Vel potius contra Andocidem, pag. 105, lin. 4.

(b) Joan. Siceliotes Comment. mss. in Hermogenem. Vid. Celeb.

une autre sorte de ceinture, qu'elles gardoient jusqu'à leurs premières couches. C'est de cette seconde coutume que parle le Scholiaste manuscrit d'Hermogènes, que je viens de citer.

(159) S. cix. Du moins. Il y a dans le grec or où meirei τούς γε πολλοὺς, que le Traducteur Latin a rendu se non posse plerisque persuadere. Il a omis la particule yɛ, qui est cependant absolument nécessaire, et qui modifie le sens. Je me suis toujours attaché à exprimer ces particules en françois, quand le génie de notre langue me l'a permis ; car elles ne sont jamais oiseuses, comme on le croit communément.

(160) §. cix. Changea de sentiment. Mɛracaλav. Voyez

la savante note de M. Valckenaer.

(161) §. cix. Après en avoir délibéré en particulier. Ἐπὶ σφέων αυτέων βαλλόμενοι. Voyez sur cette expression Emilius Portus dans son Lexique Ionien, au mot Cλλeodæi.

(161) S. cix. Dissipés.... cette effroyable nuée de Barbares. Νέφος τοσοῦτον ἀνθρώπων ἀνωσάμενοι. Hesychius explique ἀνώσαντες par ἀναστρέψαντες. Voyez la note de feu M. Taylor sur Lysias, pag. 41.

(162) S. cix. Que chacun. Καί τις οικίην τε ἀναπλασάσθω. Tis est ici pour exarros. Ecoutons le savant Archevêque de Thessalonique. Ότι (α) δὲ τὸ τινὰ, καὶ ὅλως τὸ τὶς, ἔστιν ὅτε τῇ κατ' αυτὸ ἀοριστία ἰσοδυναμεί πρὸς τὸ, ἕκαστος, δηλοῖ καί Σοφοκλῆς ἐν τῷ,

Ωρα τιν ἤδη κάρα και
λύμμασι κρυψάμενον,

καὶ ἑξῆς. Δηλοῖ γὰρ ὡς καιρός ἐστιν ἕκαστον τῶν Σαλαμινίων λαθόντα φυγεῖν. «Sophocles nous fait voir aussi que τινά et » en général rís, ont quelquefois, par leur propre indéter»mination, la même valeur que exarros, un chacun, dans

(a) Eustathii Comm. in Iliad. lib. 11, pag. 237, lin. 13.

>> ces

» ces vers: il est temps qu'un chacun la tête couverte de » voiles, &c. Car il fait voir qu'il est temps qu'un chacun » des Salaminiens prenne secrètement la fuite ».

L'ancien Scholiaste de Sophocles explique de même ce vers, qui est le 245° de l'Ajax Furieux.

(163) §. cix. S'applique avec ardeur. A’vaxŵs ixitw. Cette expression, qui signifie le soin, l'application avec laquelle 'on fait quelque chose, me paroît plus forte que ixiuEXEÍTW. De-là Castor et Pollux sont appelés Avaxes, à cause du soin qu'ils prenoient des Grecs. Le mot A ̋važ, Roi, vient de la même origine, parce que les Rois s'attachent avec la plus grande application à faire le bien de leurs sujets.

(164) §. cx. L'esclave Sicinnus fut encore de ce nombre. Il avoit déjà envoyé Sicinnus aux Généraux Perses. Voyez ci-dessus, S. LXXV. Plutarque assure que ce fut un Eunuque du Palais, qui fut trouvé parmi les prisonniers, et qui se nommoit Arnacès. Dacier trouve ce récit plus vraisemblable que celui d'Hérodote. Pour moi, je préfère celui de notre Historien. Thémistocles étoit trop prudent pour envoyer Arnacès, qui, en homme intelligent, auroit pu juger de l'intention des Grecs à leur manoeuvre, et avertir Xerxès de n'être point la dupe des belles protestations du Général Athénien. Ce Général en envoyant un homme de confiance, étoit sûr de n'être point pénétré, et que le conseil qu'il donnoit à Xerxès paroîtroit l'effet de son zèle.

(165) §. cx. Sur les côtes de l'Attique. M. Reiske, faute d'avoir fait attention au récit d'Hérodote, suppose (a) sans aucune raison, que Xerxès s'étoit enfui avec sa flotte vers l'Hellespont; et de-là il taxe Hérodote d'absurdité, parce que Thémistocles envoie Sicinnus le chercher sur les côtes de l'Attique. M. Valckenaer l'a très-bien réfuté dans sa note; je crois cependant que ce Savant se trompe, lorsqu'il dit que Sicinnus fut envoyé de Salamine et non de l'île

(a) Miscellanea Lipsiensia Nova, tom. vii, pag. 501.

d'Andros. Les Grecs poursuivirent les (a) Perses jusqu'à l'île d'Andros, et ne les ayant point apperçus, ils tinrent conseil entr'eux. C'est à l'issue de ce conseil que Thémistocles dépêcha Sicinnus vers le Roi. Il ne paroît pas qu'on fût retourné à Salamine, ou que cela se soit passé avant qu'on allât à Andros.

(166) §. cx. Thémistocles, fils de Néoclès. Le récit de Plutarque est un peu différent. Il fait dire à Xerxès de la part de Thémistocles, que les Grecs (b) après leur victoire avoient résolu d'aller dans l'Hellespont, briser le pont de bateaux; que Thémistocles, plein de zèle pour sa conservation, lui conseilloit de se hâter de se rendre dans sa mer et de passer en Asie, tandis qu'il feroit naître parmi les Alliés des embarras et des obstacles qui retarderoient leur poursuite.

(167) §. CXIV. Les Héraclides de Sparte. Hérodote s'exprime ainsi pour distinguer les Rois de Lacédémone de ceux d'Argos et de Macédoine qui étoient aussi Héraclides, c'est-à dire, de la race d'Hercules. J'en parlerai plus bas sur le S. cxxxvii.

(168) §. cxv. Qu'une très-petite partie. Il y a dans le grec: aucune partie de son armée. Xerxès avoit perdu une si grande quantité de troupes, et le corps d'armée qu'il laissoit à Mardonius étoit si considérable, que ce qu'il emmenoit avec lui ne pouvoit être regardé que comme une petite partie de son armée.

(169) S. cxv. La peste et la dysenterie. La peste ne se trouve jamais ni en Europe, ni en Asie, qu'on ne l'y ait apportée d'ailleurs. Mais en de certaines saisons, et sur-tout en automne, il règne dans les armées des fièvres très-malignes et très-contagieuses, et souvent des dysenteries trèsdifficiles à guérir, et presque toujours mortelles. Voyez les

(a) Voyez ci-dessus, §. cvi.

(b) Plutarch. in Themistocle, pag. 120, C.

[ocr errors]
« PreviousContinue »