ajoute ce judicieux Ecrivain, la solitude de ce lieu attira cet animal plutôt qu'il ne la causa. La Grèce s'étant dépeuplée, cet Oracle fut abandonné, et l'on ne voyoit plus aux environs, du temps de Plutarque, qu'un homme qui y menoit paître son troupeau. Ptous (a) fut, suivant Pausanias, fils d'Athamas et de Thémiste, qui donna son nom à la montagne et à Apollon le surnom de Ptous. (202) S. cxxxv. D'une montagne. Probablement le mont Ptoiis dont j'ai parlé dans la note précédente, et dont il est aussi question dans Pausanias, liv. Ix, chap. xxIII, pag. 755. (203) §. cxxxv. En Carien. Plutarqué se trompe lorsqu'il dit (b) que le Prophète répondit en Eolien. Hérodote assure que ce fut en langue barbare; or l'Eolien étoit un dialecte de la Langue grecque. Pausanias nous apprend que Mys interrogea (c) le Dieu dans sa propre langue, et que le Dieu lui répondit en langue barbare. (204) §. CXXXVI. Envoya en ambassade à Athènes Alexandre. Hérodote traite ce Prince honorablement, ayyeλov, Envoyé, et l'Orateur Lycurgue encore davantage, puisqu'il l'appelle τὸν (α) παρὰ Ξέρξου πρεσβευτήν, l'Ambas ́sadeur de Xerxès. Mais Démosthènes qui vouloit rendre méprisable Philippe, appelle Alexandre par mépris xýpuž, un (e) héraut. (205) §. cxxxvI. Par les droits de l'hospitalité. Le æрóEevos étoit un homme qui avoit des liaisons avec une ville, avec un peuple, qui se chargeoit des intérêts de cette ville, de ce peuple, et qui logeoit chez lui les Députés, les Ambassadeurs de ce peuple. Voyez Ammonius de Differentiis (a) Pausan. Boot. sive lib. ix, cap. xx111, pag. 755. (b) Plutarch. de defectu Oracul. pag. 414, A. (c) Pausan. Boot. sive lib. ix, cap. xxш, pag. 755 et 756. (d) Lycurg. contra Leocrat. ex Edit. Henr. Stephani. Part. II, pag. 156, lin. 41. (c) Demosth. Philippic. 11, pag. 45, lin. 13. Vocum, voc. Пpóževov, et la savante note de M. Valckenaer, Animadvers. ad Ammon. pag. 201. (206) §. CXXXVII. Alexandre descendoit. La Macédoine, selon Pline, liv. iv, chap. x, s'appeloit anciennement Emathie. Elle comprenoit la Piérie. « Piéros, qui étoit Au» tochthone, régnoit dans l'Emathie; il avoit neuf filles, » qui osèrent opposer leur choeur à celui des neuf Muses >> que Jupiter avoit engendrées de Mnemosyne en Piérie.... » Pour punition de leur témérité, elles furent changées en >> oiseaux ». Antoninus Liberalis, chap. ix, d'après le Ive livre des Métamorphoses de Nicandre. Hélios (ce nom signifie le soleil) régna lé premier en Egypte quelques-uns des Prêtres donnent pourtant cet avantage à Vulcain, inventeur du feu. Saturne lui succéda, et eut de Rhéa sa sœur, Osiris et Isis, &c. Diod. de Sic. liv. 1, pag. 8 et 9. Osiris étoit naturellement bienfaisant, et il aimoit la gloire. Il assembla une armée dans le dessein de parcourir la terre pour y porter toutes les découvertes qu'il avoit faites, et sur-tout l'usage du bled et du vin. Dans cette expédition il fut accompagné de ses fils Anubis et Macédon; et aussi par Pan, Triptolème, &c. Dans ses voyages il laissa Macédon son fils, Roi de cette Province, qui a pris de lui le nom de Macédoine. Ibid. pag. 10, 11 et 12. Phidon et Caranus étoient frères; ils étoient Héraclides, c'est-à-dire, descendans d'Hercules, fils d'Alcmène, suivant cette généalogie qu'en fait le Syncelle, page 262 de l'édition du Louvre : 1. Hercules, 2. Hyllus, 3. Cléodates (Cléodæus), 4. Aristomachus, 5.. Timénès (Téménus), 6. Cissius, 7. Théostus, 8. Mérops, 9. Aristodamidas, 10. Caranus. Hercules étoit donc le neuvième aïeul de Phidon et de Caranus. Timénès ( Téménus) fut un de ces Héraclides qui, quatre-vingts ans après la prise de Troie, rentrèrent dans le Péloponnèse pour se mettre en possession de divers pays conquis par Hercules, et que ce héros n'avoit laissés à quelques Princes de son temps qu'à condition de les rendre à ses descendans, lorsqu'ils viendroient les redemander. Voyez Diodore de Sicile en plusieurs endroits du livre iv. A la sixième génération après ce retour, Phidon fut Roi d'Argos. Caranus son frère voulut aussi se faire un Royaume. Ayant emprunté des troupes du Roi d'Argos et de quelques villes du Péloponnèse, il se joignit au Roi de certains peuples voisins de l'Epire et des monts Acrocérauniens, nommés les Orestes : ils conquirent plusieurs pays; la Macédoine fut de ce nombre, et Caranus l'obtint partage. pour son Ainsi ce Royaume subsista 632 ans et un peu plus de BELLANGER. Remarquez que M. Bellanger cite dans cette note l'édi- J'ajoute que cette généalogie ne s'accorde point avec (a) Mémoires de l'Académie des Belles-Lettres, vol. XLVI, don, Roi d'Argos, où l'on tâche de concilier la Chronique de Paros avec la Chronologie d'Eusèbe. Hérodote ne fait pas mention des trois premiers Princes Macédoniens, Caranus, Coenus et Tyrimnas, parce que leur trône ne fut pas bien affermi. (207) S. CXXXVII. De Téménus. Téménus descendoit d'Hercules par (a) Aristomachus. Ayant (b) tiré au sort trois Royaumes du Péloponnèse avec Proclès, Eurysthènes et Cresphontes, Argos lui échut, Lacédémone à Proclès et Eurysthènes, fils d'Aristodémus, et Messène à Cresphontes. Les descendans de Téménus furent appelés Téménides. Gavanes, Aéropus et Perdiccas étoient de cette Maison. Ils subjuguèrent la Macédoine, et leur postérité y régna pendant plusieurs siècles, jusqu'à Philippe qui perdit une bataille contre les Romains. Pausanias rapporte la prédiction d'une Sibylle, conçue (c) en ces termes : « Macédo»›niens, qui vous glorifiez d'avoir des Rois originaires » d'Argos, deux Philippes feront votre bonheur et votre » malheur. Le premier donnera des Rois à des villes et à >> des nations; le second, dompté par des peuples sortis de » l'Occident et de l'Orient, vous couvrira de toute sorte » d'ignominie ». (208) §. CXXXVII. La haute Macédoine. La haute Macédoine est celle (d) du milieu des terres, et la basse celle « qui s'étend le long de la mer Egée. « La haute (e) com» prenoit les Lyncestes, les Hélimiotes et d'autres nations >> au-dessus de celles-là, qui forment des Royaumes parti»culiers, quoiqu'elles leur soient soumises et alliées. Les » Téménides, originaires d'Argos, s'emparèrent les pre» miers de la Macédoine basse ou maritime. Ils chassèrent (a) Pausan. Corinth. sive lib. 11, cap. xvIII, pag. 151. |